Depuis quand y a t'il de la vigne à Bordeaux ?

Le commerce du vin à Bordeaux, une histoire bien plus ancienne que le vin de Bordeaux

Bordeaux doit beaucoup à sa géographie (une fois les marais apprivoisés) qui a permis aux hommes d’y créer les conditions pour une économie florissante et une douceur de vivre qui est souvent l’apanage des régions épargnées des péripéties violentes de l’histoire.

Les débuts d’une grande carrière commerciale

L’estuaire ouvrant la Garonne et la Dordogne sur l’Océan, est une porte pour les échanges entre les peuples depuis l’âge de bronze (2000 à 800 ans avant J.-C.), mais c’est l’installation des Bituriges Vivisques (vers 150 avant J.-C.) qui marque la création de Burdigala (vers 100 avant J.-C.) et de son essor. Lorsque les Bituriges s’établissent, l’Estuaire de la Gironde est une étape de la voie reliant la Méditerranée et l’Océan Atlantique.

A cette période, le contournement de l’Espagne est impossible 8 mois sur 12, c’est donc extrêmement utile pour les commerçants phéniciens, grecs, carthagénois puis romains. Les Bituriges s’assurent très vite la maitrise de cette voie et instaurent des taxes sur les produits transportés. En contrepartie, ils offrent un port à l’abris du mauvais temps et des voleurs pour les bateaux des commerçants en fondant Burdigala au IIIème siècle avant J.-C. C'est une forteresse pour eux et leurs intérêts. En moins de 50 ans Burdigala devient une ville-marché célèbre dans le monde entier. Le vin n’est à cette époque pas bordelais, c’est une source de taxe prélevé sur celui en transit entre la Méditerranée et le Nord de l’Europe.

L’Aquitaine prospère et évite soigneusement de se mêler des guerres autour (dont le soulèvement de la Gaule avec Vercingétorix, contre les Romains). Pour eux, les romains et tous les peuples de la Méditerranée sont des partenaires commerciaux et non des ennemis. L’annexion à l’empire romain ne bouleverse donc pas le quotidien des Aquitains.

Le vin et Burdigala

De l’installation des Bituriges au début du premier millénaire, le vin n’est qu’une marchandise comme toutes celles qui transitent. Mais à force de chercher, autour de l’an 20, un cépage adapté au sol et au climat de la région est enfin rapporté d’Epire (actuellement l’Albanie et le nord-ouest de la Grèce). Il s’agit du « basilica » aussitôt rebaptisé localement le « biturica ».

C’est à Saint Emilion (qui n’existe pas encore) que débute son exploitation. Rapidement ce vin devient connu dans l’Empire (cf. Pline l’Ancien écrivain et naturaliste et Columelle agronome, romains du Ier siècle). Non seulement il est abondant mais en plus il se conserve sans ajout tels que la poix, le miel… Son prix, moins élevé que ceux de la Méditerranée qui subissent la taxe de passage par le port de Burdigala, est un atout supplémentaire.

La route du vin de Bordeaux est alors grande ouverte vers l’Angleterre et le nord de l’Europe.

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